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L’homme qui rit, chapitre 3

Paysage marin

Écoute et lis.

Chapitre 3: La mer et la nuit

Un soir glacial de janvier 1690, dans la baie de Portland, un petit navire était amarré à une pointe de roche. 

Un groupe d’hommes se hâtaient d’embarquer sur le navire. Il y avait parmi eux un enfant de dix ou onze ans, vêtu d’une veste d’homme et pieds nus, et qui portait des sacs.

Parce qu’il voyait les autres se dépêcher, il se dépêchait aussi.

Tout à coup les derniers hommes du groupe sautèrent sur le navire. L’enfant se précipita, mais déjà le navire quittait le rivage.

L’enfant resta seul à terre.

Il regarda en silence le navire s’éloigner. Il n’avait pas d’argent sur lui, pas de chaussures aux pieds, à peine un vêtement sur le corps, pas même un morceau de pain dans sa poche.

C’était l’hiver. C’était le soir. Il ignorait où il était.

Il tourna le dos à la mer et se mit à monter le long de la falaise. Il gravissait comme un homme, grimpait comme une bête. Parfois il glissait sur la neige, ou la terre s’écroulait sous lui. Il dégringolait et se raccrochait à une branche ou une touffe d’herbe.

Enfin il arriva au plateau. La terre devant lui était plate, glacée, couverte de neige. L’enfant ne voyait pas de routes. Rien. Pas même une cabane de berger.

Il se mit en marche.

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